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Harington CR, Occhietti S. Inventaire systématique et paléoécologie des mammifères marins de la Mer de Champlain (fin du Wisconsinien) et de ses voies d’accès. ACTA ACUST UNITED AC 2007. [DOI: 10.7202/032708ar] [Citation(s) in RCA: 11] [Impact Index Per Article: 0.6] [Reference Citation Analysis] [Abstract] [Track Full Text] [Journal Information] [Subscribe] [Scholar Register] [Indexed: 11/17/2022]
Abstract
RÉSUMÉ
À la fin du Wisconsinien supérieur, entre environ 12 400 et 9300 BP, la Mer de Champlain a inondé une vaste région allant de Québec au lac Ontario. Dans ces eaux progressivement dessalées, riches en plancton et poissons, plusieurs espèces de baleines adaptées aux eaux froides intérieures ont vécu jusque sur les marges occidentales. Environ 80 % des spécimens découverts dans les dépôts marins appartiennent à l'espèce béluga ou « baleine blanche » (Delphinapterus leucas). Des spécimens uniques de marsouin commun (Phocoena phocoena) et des trois espèces de grandes baleines, le rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae), la baleine boréale (Balaena mysticetus) et le rorqual commun (Balaenoptera physalus) ont également été découverts. Deux spécimens de narval (Monodon monoceras) ont été extraits de dépôts marins situés sur les voies d'accès à l'est de la Mer de Champlain. La prédilection de cette espèce pour les eaux profondes l'a sans doute empêchée de pénétrer dans le bassin intérieur. La faune de la Mer de Champlain comptait aussi des phoques, en particulier les espèces adaptées à la reproduction sur les banquises, comme le phoque du Groenland (Phoca groenlandica) et le phoque barbu (Erignathus barbatus), ou à la reproduction sur les glaces de rive, comme le phoque annelé (Phoca hispida). Les restes d'un phoque commun (Phoca vitulina), adapté aux eaux littorales libres de glace, ont été trouvés sur la marge sud de la mer. Bien que des spécimens de morse (Odobenus rosmarus) aient été découverts en 14 endroits sur les voies d'accès à la Mer de Champlain, aucun spécimen de cette espèce n'a été trouvé jusqu'à présent dans les dépôts laissés par cette mer.
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Abstract
RÉSUMÉ
Une carte du couvert végétal du Québec-Labrador est proposée pour l'époque des 6000 ans BP, à partir des données paléopalynologiques et paléobotaniques. Une Toundra arbustive dense s'interposait entre les mers de Tyrrell ou d'Iberville et les glaces résiduelles qui occupaient alors plus de 100 000 km2 en Ungava (Nunavik) et jusque dans la région de Schefferville. Étroite au sud des glaciers, cette Toundra s'étalait à l'est des glaces sur plus de 400 km jusqu'à la mer du Labrador, au nord du 54° de latitude. La limite des arbres s'établissait donc alors à peu près au centre de l'actuelle zone de Taïga (Forêt boréale ouverte), mais la limite nord de la Forêt fermée correspondait déjà à peu près à la position moderne. Comme la Toundra, la Taïga de l'époque était arbustive, plus dense et plus diversifiée qu'actuellement, sans doute en raison d'un climat favorable, mais aussi d'une plus grande richesse des sols en éléments nutritifs. Les domaines forestiers méridionaux des Pessières, des Sapinières et des Érablières atteignaient dans l'ensemble les limites modernes de leur aire de peuplement, mais l'abondance de certaines essences compagnes différait le plus souvent de l'actuelle. Ces différences sont attribuables 1) à une migration tardive de certaines essences, telles le pin gris (Pinus banksiana) dans les Pessières occidentales ou le hêtre à grande feuilles (Fagus grandifolia) dans les Érablières, 2) à une incidence généralement plus faible des feux naturels, 3) à un entourbement moindre des stations hydriques, et 4) à un climat dans l'ensemble plus clément. L'analyse régionale permet d'identifier des gradients et des champs phytogéographiques plus nuancés éventuellement influencés par le climat, notamment en zones montagnardes et subalpines.
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