Transmission du SARS-CoV-2 lors d'une soirée en club fermée entre personnes vaccinées (ITOC-ANRS 0066S) : résultats préliminaires

Introduction

La pandémie de SARS-CoV-2 a conduit à la fermeture des lieux de clubbing pour réduire la transmission du virus. Les vaccins protègent en partie de l'infection et réduise ainsi sa transmission. L'étude "Indoor Transmission of COVID-19" (ITOC) a pour objectif de déterminer, parmi une population entièrement vaccinée, le risque de transmission du SARS-CoV-2 et d'autres pathogènes respiratoires lors d'un événement de clubbing en salle fermée dans une population vaccinée. Nous présentons ici les premiers résultats sur la transmission du SARS-CoV-2.

Matériels et méthodes

ITOC est une étude mono-centrique en cluster, randomisée en 2 :1 et contrôlée. L'intervention était un événement clubbing indoor de 8 heures sans port de masque, sans distanciation sociale, à jauge pleine, en octobre 2021 à Paris. Les participants étaient âgés de 18 à 49 ans avec un schéma vaccinal complet (sans le boost). Ils devaient fournir un échantillon salivaire le jour de l'expérimentation et sept jours plus tard, pour la recherche par PCR du SARS-CoV-2 et de 24 autres pathogènes respiratoires (dont VRS et autres Coronavirus). Ils ont également rempli des questionnaires en ligne à l'inclusion, un jour après l'événement et de 3 à 7 jours après pour y renseigner leurs symptômes et comportements au cours de la soirée.

Résultats

Parmi les 1216 participants randomisés, 755 ont suivis tout le protocole, 484 dans le groupe intervention et 271 dans le groupe contrôle. Les deux groupes étaient comparables sur le plan des caractéristiques socio démographiques, 53% des participants étaient des hommes, l'âge médian était de 29 ans, 22,7% était étudiant, 43,7% sortaient une à 2 fois par mois en discothèque. A J0, un participant dans chaque groupe a été testé positif au SARS-CoV-2 (Ct= 28 et 30 pour le groupe intervention et contrôle respectivement ), et à J7, un seul participant dans le groupe contrôle a été testé positif. Les analyses concernant les questionnaires et les virus respiratoires sont en en cours d'analyse.

Conclusion

La participation à une soirée en discothèque en milieu clos à pleine jauge avec une ventilation efficace (sans masque et sans distanciation physique) entre personnes vaccinés n'a pas été associée à l'apparition d'un cluster de SARS-CoV-2 à partir d'une personne contagieuse participante à la soirée. Le taux d'incidence et le nombre insuffisant de participants ne permet pas de calculer à un risque relatif de transmission du SARS-CoV-2.

Aucun lien d'intérêt

« BriserLaChaine.org » : conception d’un outil digital de contact tracing des personnes à risque d’infection au SARS-CoV-2 respectueux de la vie privée

Introduction

La pandémie de SARS-CoV-2 a entraîné en France un confinement généralisé à l’impact sanitaire, social et économique important. Sans traitement spécifique ni vaccin, il est primordial de pouvoir identifier et isoler les personnes infectées, ainsi que de retrouver et dépister les personnes contacts. Les outils digitaux de contact tracing sont intéressants mais entraînent des défis technologiques et éthiques. Bayes Impact, une association développant des outils digitaux à impact social a conçu en collaboration avec des médecins infectiologues la plateforme « BriserLaChaine.org » (BLC), de notification d’exposition au COVID-19.

Matériels et méthodes

Une plateforme web a été développée de mars à mai 2020 pour permettre d’identifier les cas suspects de COVID-19 et de calculer la période de contagiosité pour retrouver des personnes contacts en les prévenant par voie électronique. Un comité scientifique a conçu un outil d’orientation diagnostique en cas de symptômes par une veille bibliographique régulière et des avis d’experts.

Résultats

La plateforme BLC, ouverte à tous, ne nécessite ni téléchargement, ni compte, et ne stocke aucune donnée personnelle ou de géolocalisation. Soit l’infection par le COVID-19 est déjà connue et diagnostiquée par un médecin, soit suspectée par l’utilisateur devant la présence de symptômes. L’outil d’orientation diagnostique se base sur des points attribués selon chaque symptôme déclaré : 3 points pour une fièvre > 38 ° C, une toux ou une dyspnée ; 2 points pour asthénie, myalgies, expectorations, anosmie ou agueusie ; 1 point pour rhinorrhée, odynophagie, céphalée, diarrhée ou vomissements. Les personnes ayant une infection probable (score > 3 points) sont invitées à se faire tester et à consulter un médecin. Des conseils sont données aux autres, avec un lien vers le site maladiecoronavirus.com. La période de contagion considérée est de 2 jours avant et 13 jours après l’apparition des premiers symptômes. La notification des personnes contacts se fait soit par l’utilisateur soit anonymement via la plateforme. Depuis sa mise en ligne, il y a eu plus de 12 000 connexions.

Conclusion

La plateforme BLC est le premier outil digital de notification utilisable en France. Il ne collecte aucune donnée personnelle ni de géolocalisation. Sans adoption massive nécessaire, BLC peut être une aide en cas de recirculation du virus à l’échelle nationale de clusters, avec d’autres mesures de prévention. L’évaluation de l’adoption et de l’utilisation permettra de connaître l’adhésion en France de ce type d’outil et une modélisation d’impact est en cours de réalisation. À terme BLC a pour vocation à être étendu à d’autres pays.

Knowledge and practices of Parisian family physicians for the management of men who have sex with men in the era of HIV pre-exposure prophylaxis

INTRODUCTION

The optimal management of men who have sex with men (MSM) requires active involvement of family physicians (FP). We assessed knowledge and practices of Parisian FPs related to the management of MSM for sexually transmitted infections (STIs) and pre-exposure prophylaxis for HIV (PrEP).

METHOD

We conducted an observational prospective study between June 20 and July 31, 2017, with a sample of FPs practicing in Paris. The questionnaire posted via the Google Form website included 42 questions on sexual health management of MSM patients. A statistical analysis was then performed.

RESULTS

One hundred and four FPs took part in the study. The median age was 34 and 68% were women. Overall, 86.5% of FPs had already heard about PrEP, but only 36% of them were familiar with the indication for therapy and 77.9% of FPs declared to be willing to renew PrEP prescription. Overall, 89.4% of respondents declared to be willing to attend additional training on sexual health of MSM patients, including 73% on PrEP.

CONCLUSION

FPs have an important role in the management of MSM patients. They showed strong interest in PrEP despite limited knowledge of indications and methods of administration. They declared to be willing to attend additional training for further involvement.